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jeudi 26 avril 2018

Une photo fait jaillir des mots. Comme une histoire qui rugit en un instantané.





Des idées lentes serpentent dans ma tête, cherchent une fenêtre ouverte.
Je suis lourd, malmené par une fatigue qui me vide, empêtré dans une flemme qui me colle les mains dans le dos.
Il y a ma plume qui me guette, du coin de l’œil, discrète… et me dit :
Alors, bougre de toi, vas-tu t’y mettre et coucher sur cette maudite feuille blanche ces envies qui se défilent ? La nuit va te mordre sans façon si tu caches un démon au cœur de tes frissons.
Et moi de lui répondre :
Je regrette mais le rêveur végète. Un autre soir, peut-être… Aujourd’hui, mon cœur est en exil, loin de ce monde triste où rien ne tourne rond. Seulement voilà, il ne suffit pas de fermer les yeux pour oublier notre histoire qui s’écrit chaque jour avec des larmes et des perles de sang. La mécanique qui se trouve en moi est grippée, rien ne sort. Même mes mains trouvent une mauvaise raison pour se taire.
Il y aura des matins et des soirs plus beaux, plus brillants, où tout sera plus facile.
Mais il y a une longue route à faire, des obstacles à franchir. Il y a la colère et le dégout à structurer pour que le ciel nous offre un peu plus que des ombres sauvages, des coups de bâtons.
Le rêve, cette fois, je n’ai plus la force d’y croire.

mardi 24 avril 2018

Le Café de la Promenade.


L’air est chaud. Il dessine ses ombres humides autour des lumières pleines de couleurs.
Le temps passe sur la terrasse, oublie de se perdre dans nos bavardages déjà remplis de rêves, d’attentes, d’espoirs.
La nuit, lourde des rumeurs du jour, sommeille, fatiguée des premières chaleurs insolentes venues nous mordre sous le regard du magnolia silencieux.
Un bout d’été égaré dans un avril capricieux.


Mes yeux te frôlent. Tes rires me caressent. Nos verres se vident…
Le soleil pose sa main tiède sur nos épaules pour garder son équilibre.
L’horizon lui ôte, avec une grâce mesurée, sa chemise et son écharpe de tulle…

Restent nos bouches aux lèvres sucrées pour parler avec audace des heures qui vont bientôt nous bercer avec tendresse, avec ivresse…